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Il y a quelque chose de profondément libérateur dans l’idée que notre époque, aussi chaotique soit-elle, ne signe pas la fin du monde, mais la fin d’un monde. Philippe Guillemant, ingénieur physicien et chercheur au CNRS, propose une lecture radicalement différente de l’effondrement en cours. Selon lui, ce n’est ni la finance, ni l’écologie, ni même la technologie qui sont au cœur du bouleversement. C’est notre mental.
Depuis trois à quatre siècles, l’Occident s’est construit sur une vision mentale de la réalité. Un paradigme basé sur la raison, la logique, la modélisation du monde. Cette trajectoire n’était pas une erreur en soi — elle a permis l’essor des sciences et des technologies. Mais elle est devenue hégémonique. En chemin, nous avons écarté tout ce qui ne se mesurait pas, tout ce qui ne s’expliquait pas : l’âme, l’intuition, la transcendance. La dimension vibratoire de l’être humain.
Nous avons fini par croire que le cerveau gauche détenait la vérité, que l’intelligence artificielle serait bientôt plus « intelligente » que nous, et que le réel se réduisait à ce que nos instruments pouvaient observer. Or, cette croyance vacille. L’édifice craque de toutes parts. Et ce n’est pas un hasard.
L’effondrement, nous dit Guillemant, est à la fois causal (fruit de nos choix), synchronistique (résonnant avec notre état intérieur), et nécessaire. Il marque la fin du mental occidental comme unique clé de lecture du monde. Il annonce une bascule. Non vers l’irrationnel ou le dogme, mais vers une intelligence élargie, plus sensible, plus intuitive, reconnectée à la dimension vibratoire de l’humain. Une intelligence du vivant.
Il ne s’agit donc pas de craindre la chute, mais de comprendre ce qui tombe : nos fausses valeurs, nos illusions de maîtrise, nos croyances en un progrès purement matériel. Ce qui reste, ce qui demeure, ce sont les valeurs vivantes — l’authenticité, la relation, la sensibilité, la reliance. Ceux qui auront su rester fidèles à ces valeurs ne vivront pas l’effondrement comme une tragédie, mais comme un soulagement.
Ce renversement de perspective invite à l’optimisme. Non pas un optimisme naïf ou passif, mais un engagement intérieur : réapprendre à sentir ce qui vibre juste, à choisir en conscience, à construire des systèmes — personnels, collectifs, technologiques — qui honorent à nouveau la vie sous toutes ses formes.
Le mental occidental s’effondre. Peut-être est-ce le meilleur point de départ pour une autre humanité. C’est en tout cas, celui de La Nouvelle Humanité.
Sources :
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Site officiel de Philippe Guillemant sur guillemant.net