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par | 15 juillet 2025 | Perspectives

15 juillet 2025

Au commencement, il y avait le clan

Une organisation sociale fondée sur des clans autonomes, enracinés localement, où chaque voix compte, les minorités trouvent leur place et la coopération remplace l'imposition.
Système clanique

Image générée par IA.

Le mot « clanique » n’est pas fréquent dans notre langage contemporain, mais il existe bien. Il renvoie à une organisation fondée sur des groupes humains restreints, autonomes, ancrés localement, unis par des affinités profondes ou des visions communes. Dans le cadre de La Nouvelle Humanité, le choix d’un système clanique n’est ni nostalgique ni identitaire. Il est structurel, philosophique, vital.

Dans un monde où les grands systèmes centralisés ont épuisé leur capacité à gérer la complexité humaine, les clans offrent une unité à taille humaine. Un clan, c’est une centaine de personnes tout au plus, ce qui permet une gouvernance directe, fluide, adaptée. On y parle de visages, pas de chiffres. On y connaît les talents, les fragilités, les besoins. On n’y vote pas pour décider : on écoute, on sent, on accompagne. C’est une politique du lien, et non du pouvoir.

Un système clanique permet aussi une meilleure autosuffisance. En regroupant les compétences essentielles (alimentation, soin, habillement, énergie, construction), chaque clan devient un écosystème viable. La sobriété n’y est pas une contrainte, mais une grammaire commune. On fait moins, mais mieux. Ensemble.

Ce modèle n’est pas une utopie : des formes similaires ont existé dans l’histoire. Les ayllus andins par exemple, répartissaient les terres et les rôles sans monnaie, en fonction des besoins et des compétences. De même, certaines sociétés iroquoises basaient leur gouvernance sur le consensus, le dialogue permanent, et l’échange entre clans. Ces systèmes ont duré des siècles sans recours à une autorité centrale, simplement en s’appuyant sur le lien, la confiance, et l’interdépendance assumée entre les membres du groupe.

Mais l’enjeu n’est pas l’autarcie. Chaque clan fait partie d’une toile interclanique : les membres peuvent voyager, transmettre, accueillir. Certains choisissent d’être nomades, d’autres de s’enraciner. Ce réseau organique permet une circulation des savoirs, des cultures, des pratiques. Sans marchandisation. Sans troc. Par reconnaissance, inspiration, et envie de contribuer.

La gouvernance y est d’autant plus aisée que les conflits sont gérés au présent, avec les personnes concernées. Il n’y a pas de représentant lointain. Chaque voix compte, et particulièrement celles des minorités. Dans un clan, une voix dissonante n’est pas écartée : elle est vue comme une possibilité d’évolution.

Ce modèle permet même aux minorités de se regrouper, de former leur propre clan si le besoin s’en fait sentir. Ici, la différence n’est pas un risque : c’est une richesse. L’objectif n’est pas l’uniformité, mais la cohabitation harmonieuse de visions multiples.

Un système clanique encourage aussi une responsabilité réelle. Il n’y a plus d’état ou d’entreprise pour décider à notre place. On sait pour qui on oeuvre, avec qui et dans quel cadre. On peut quitter un clan, en rejoindre un autre, en créer un nouveau. Le lien n’est pas contractuel : il est vécu.

Enfin, ce modèle permet de recréer une dimension spirituelle du collectif. Le clan n’est pas qu’une structure sociale : il est aussi une entité vivante, une fréquence, une culture. Il a son rythme, son langage, ses saisons. Il relie. Il transforme. Il donne un sens profond à l’expérience de vivre ensemble.

Choisir le clanique, ce n’est pas revenir en arrière. C’est bifurquer. C’est repenser l’organisation humaine non pas en fonction de la croissance, mais en fonction de la relation.

C’est peut-être ça, le véritable futur.

Sources :

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